Conseil métropolitain du 28 juin 2018
Intervention de Muriel PRISCO
Rapport N°85
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers métropolitains,
Alors que notre territoire fourmille d’initiatives et d’acteurs culturels, artistes, structures, événements ou associations à la recherche de soutien, l’aide apportée par l’Etat, à travers un budget consacré à la culture en baisse constante, est largement insuffisante.
Sans parler du désengagement de la Région, ces dernières années, qui freine bien évidemment le développement de la création audiovisuelle et cinématographique impulsée sur notre territoire.
Nombreux sont les réalisateurs et producteurs, qui témoignent pourtant d’un fort attachement à nos lieux, aux liens culturels et aux dialogues initiés, en manifestant leur envie d’y tourner un film (près de 700 chaque année, dont 500 à Marseille).
Je pense tout récemment à notre fameux Robert Guédiguian (juré cette année au festival de Cannes) qui a tourné son dernier film sur la Côte bleue, dans l’un des joyaux de notre métropole, la calanque de Méjean à Ensuès-la-Redonne.
Je me félicite que nous puissions leur apporter notre aide, mais nous devons aussi cibler les priorités de développement de notre territoire en fonction des besoins des habitants.
N’oublions pas les spectateurs, ceux qui vivent ici et sont à la recherche d’une offre cinématographique plus forte, alors que Marseille, deuxième ville de France compte aujourd’hui seulement 9 cinémas pour près de 900 000 habitants (et je note la réalisation de 14 salles sur le site d’Euromed dans le Gaumont-Pathé qui sera terminé en fin d’année, ainsi que 7 salles à venir au sein du Art Plex Canebière) et une quarantaine sur le territoire métropolitain.
Les salles de cinéma doivent aussi trouver leur place sur le territoire et répondre à une demande en perpétuelle augmentation.
Notre volonté de protéger les liens, de renforcer la dynamique culturelle, est une condition essentielle au devenir économique et social de notre aire métropolitaine.
Demain, Aix-Marseille-Provence sera plus forte si les professionnels de l’audiovisuel y trouvent autant leur place que les citoyens métropolitains amateurs de cinéma, qui souhaitent pouvoir assister à une projection sans avoir besoin de quitter le territoire métropolitain, faute de programmation suffisamment accessible et éclectique.
Nous sommes aujourd’hui nettement en dessous des grandes métropoles, alors que le rayonnement cinématographique français tient toujours une place d’envergure à l’international ! Sachant que le cinéma français a doublé la mise à l’étranger en 2017, en rassemblant 80,5 millions de spectateurs (soit 98% de plus par rapport à 2016 selon les chiffres d’Uni France).
Alors oui, menons une politique de soutien en faveur des œuvres audiovisuelles et cinématographiques, en complément de la Région, pour renforcer l’attractivité de notre territoire, qui mérite d’être mis en lumière à travers la diffusion d’images dépassant largement nos frontières territoriales !
Donnons à la création audiovisuelle et cinématographique une véritable dynamique métropolitaine, vivier de l’innovation et reflet de notre identité culturelle, historique, si riche, vers laquelle le regard du monde entier doit se tourner !
A travers l’avenir de notre territoire, c’est aussi une vision métropolitaine que nous devons savoir porter.
Le groupe Socialiste, Républicain, Démocrate et Apparentés votera pour ce rapport.