Conseil métropolitain du 18 mai 2018
Intervention de Loïc GACHON
Rapport 90
Mes chers collègues, en matière de rénovation, on hérite d’une situation extrêmement complexe qui est celle du mythe des Trente Glorieuses où on allait, par ces grandes cités, ces grands ensembles, proposer un genre de bonheur standard dans des cités standards. On hérite donc de cette situation de grands ensembles qui ont très mal vieilli et qui aujourd’hui ne correspondent à aucune envie de nos concitoyens en matière d’habitation.
La rénovation urbaine, c’est la nécessité de revoir l’organisation de ces quartiers, de ces cités, de reprendre ces cités pour leur donner une nouvelle identité.
Quelle alternative ? Car si nous partageons le constat que ces lieux oubliés, ces lieux fragilisés, sont des viviers pour tous les trafics et toutes les dérives, quelle autre alternative que d’investir massivement à leur transformation ?
Monsieur Ravier, vos propos font peur, bien plus peur que toutes les dérives que vous dénoncez. Ils font peur parce que l’alternative que vous n’osez pas prononcer, c’est celle de l’enfermement, celle de monter des murs autour de ces quartiers, de plus en plus hauts, de mettre à chaque mur, et plutôt à l’extérieur, des gardes-chiourmes, de mettre des miradors tout autour et puis, si possible, si on peut envoyer bien loin, à Madagascar ou ailleurs, tous ces gens dont on ne sait que faire, cela vous arrangerait bien. On sait très bien pour ceux qui n’ont pas réussi à les envoyer à Madagascar, ce qu’ils en ont fait à une autre époque.
Votre discours est proprement insupportable avec cette dérive fascisante, qui nous a pollué des années et qui pollue les débats de notre Assemblée en utilisant un sujet et de toute évidence, ces quartiers, vous les vivez, vous les connaissez, ont besoin de transformation et cette transformation passe par des programmes, par des investissements. Si la force publique ne les met pas aujourd’hui, alors ce sera pire demain.