Conseil Métropolitain du 30 mars 2017
Intervention de Frédéric VIGOUROUX
Rapport sur l’Agenda du développement économique
Monsieur le Président, Madame la Vice-présidente à l’économie, Mesdames, Messieurs les élus, mes chers collègues,
Il y a des moments plus importants dans la Métropole et celui-ci est d’importance. Quand on construit un bâtiment, les premières pierres et les fondations sont grandes, mais la clé de voûte l’est encore plus pour tenir l’édifice.
Monsieur le Président, Madame la Présidente, je suis heureux d’avoir entendu vos propos et je souhaite commencer par remercier l’ensemble des contributeurs de l’Agenda du développement économique de notre Métropole, les élus comme l’ensemble des Directeurs et des services.
Nous le disons, je le dis, c’est un document de travail complet. Il prend en compte les grandes études que nous avons pu porter, les uns et les autres depuis de nombreuses années, ainsi que le travail de l’ensemble des élus sur leur territoire. Il écrit l’histoire et pose les bases économiques de notre jeune et ambitieuse Métropole.
Ces ambitions, nous les avons défendues, de façon différente mais dans un seul et même objectif : être une Métropole de projets, une Métropole « audacieuse » dont l’attractivité dépasse et dépassera largement les frontières de nos Territoires, de l’Hexagone, de l’Europe.
Aix-Marseille-Provence est effectivement un territoire de projets, un territoire d’innovations, un territoire naturellement tourné vers la Méditerranée ; un territoire aux multiples atouts humains et patrimoniaux mais un territoire polymorphe qui nous impose, face aux concurrences multiples, de structurer notre offre en matière d’aides aux entreprises et de soutien à l’innovation, en matière d’offre de formations et de transports, comme vous l’avez justement dit.
Ce document précise les objectifs de travail et les modalités d’intervention de la Métropole sur les grands axes de développement en faveur des entreprises, des créateurs de richesses et de l’ensemble des partenaires du développement économique.
Et dans cette méthodologie, il ne faut pas oublier le rôle et la place privilégiée des communes dans le développement afin de créer les ponts nécessaires pour la transmission efficace de l’information. Les données en matière de foncier ou encore d’initiative citoyenne et de projets innovants sont portées en premier lieu à la connaissance des Maires et des communes.
Elles sont les premiers observatoires des nouveaux usages et des nouveaux modes de consommation qui se développent.
Comme il est justement indiqué dans l’Agenda, plus de 43,3% des emplois de la Métropole font partie de l’économie présentielle. Près de la moitié des emplois se trouve de fait, dans les collectivités locales, la santé et le commerce de détail.
Le centre-ville des communes constitue un des premiers liens directs avec l’économie. Nous pourrions viser la spécialisation thématique de ceux-ci comme beaucoup de villes de la Métropole l’ont déjà fait, au regard du tourisme (2ème pilier de développement) et pour consolider la vitalité et l’attractivité de nos communes et de la Métropole.
La relation commune/Métropole dans la construction de la stratégie est alors essentielle. Ces échanges doivent être réciproques, « irriguer la tête et alimenter le corps », pour œuvrer efficacement à notre construction globale comme à notre action territoriale.
Mes chers collègues, la commune est une bonne échelle pour la création de projets innovants, l’économie sociale et solidaire, les projets d’économie circulaire et la concertation de manière générale. C’est le maillon indispensable de la relation directe avec les citoyens qui doivent eux aussi s’approprier et porter le projet métropolitain, car ils sont également parties prenantes du monde économique à tous les niveaux.
Le travail de professionnalisation et d’ingénierie envisagé pour les zones d’activités pourrait également s’étendre aux centres villes en relation avec les municipalités et les chambres consulaires.
Un autre thème semble devoir être approfondi, à notre sens, celui de la formation tout au long de la vie.
Bien qu’il soit fait référence au Conseil régional, compétent en la matière, le sujet de la qualification des populations parait particulièrement important pour soutenir le chemin de développement économique tracé.
L’Agenda met l’accent sur l’excellence de notre enseignement supérieur et à l’opposé sur les besoins d’accès à la formation et à l’emploi des personnes les plus en difficultés ; mais la professionnalisation et l’élévation des niveaux de qualification tout au long des carrières des employés de notre bassin économique n’est qu’effleurée.
Au regard des évolutions technologiques et des marchés internationaux qui touchent l’énergie, l’aéronautique, la pétrochimie, la microélectronique et la sidérurgie ou le développement du numérique pour ne citer qu’eux, nous devons veiller à l’évolution des métiers qui entraîneront des besoins nouveaux, élevés, en matière de formation. L’adaptation aux emplois, aux qualifications et aux métiers de demain doit être largement anticipée. La Métropole doit être le relais attentif et pertinent en concertation avec les filières, les entreprises, les communes et les citoyens pour faire remonter les besoins auprès des prescripteurs et en particulier, de la Région.
Pour conclure, je crois aussi, Monsieur le Président, mesdames et messieurs, que le rôle du GPMM en tant que port aménageur et partenaire économique doit être renforcé.
Beaucoup d’emprises foncières sont encore disponibles pour créer d’autres projets semblables à PIICTO et innover sur l’économie circulaire. La valorisation et la collecte des déchets, qui n’ont pas été citées et auxquelles je crois personnellement beaucoup, pourraient être un axe de développement. C’est un enjeu de demain tant environnemental qu’économique. D’autres filières majeures comme la logistique, le secteur maritime ou encore l’activité des croisiéristes en pleine expansion sont des secteurs moteurs pour notre Métropole et directement pour le Port.
Il est également indispensable, je le crois vraiment, de soutenir le report modal et d’amplifier l’utilisation du fret pour désengorger nos routes, améliorer la qualité de vie et optimiser l’attractivité du port qui doit s’imposer comme le port de la Méditerranée, ouverte sur l’Europe.
Pour conclure ce propos, c’est une invitation à chacun des Conseillers ici présents à poursuivre la méthode de construction collective, faire que l’Agenda du Développement Economique présenté aujourd’hui remplisse sa fonction de tracer les grandes lignes de la Métropole de projet et soit un outil performant.
Ne nous enfermons pas dans un espace rigide. Préservons la richesse de notre diversité, celle de nos communes, de nos territoires et de nos rythmes. La souplesse, l’analyse partagée et l’adaptation continue sont indispensables si nous souhaitons conserver l’objectif principal : construire une vision et proposer un avenir ambitieux à nos concitoyens.
Je vous remercie.